7 janvier 2016

Qu’est-ce que le handicap mental ?

On dit qu’une personne est handicapée mentale lorsqu’elle a une intelligence qui ne s’est pas développée normalement. On appelle cela aussi une « déficience mentale », ou un « retard mental ». Quand les gens ne connaissent pas personnellement des personnes handicapées mentales, celles-ci leur semblent toutes plus ou moins identiques : des personnes simples d’esprit, qui souvent sont gentilles mais ne comprennent rien à rien.

En réalité les choses sont un peu plus compliquées et vivantes que cela, et plutôt que de parler d’intelligence, on parle de psyché, c’est à dire de l’ensemble de ce qui constitue les capacités intellectuelles et psychiques, par opposition au corps de la personne et au monde extérieur dans lequel elle évolue.

Une psyché normale se développe grâce à un ensemble de compétences (ou capacités) qui s’entraident les unes les autres et agissent ensemble ou séparément. Schématiquement, on peut distinguer un certain nombre de ces capacités et déduire les difficultés que provoque au quotidien leur mauvais fonctionnement :

  • La capacité d’abstraction : si elle est insuffisante, la personne va rencontrer de nombreuses difficultés, en particulier en lecture et en écriture ; certaines personnes ne peuvent pas du tout apprendre à lire ni à écrire.
  • La capacité d’apprentissage.
  • La capacité de concentration : une personne qui en est privée ne peut pas soutenir son attention longtemps : elle commence une tâche et se laisse distraire par tout et n’importe quoi autour d’elle, ce qui fait qu’elle ne peut jamais terminer ce qu’elle a commencé, et a beaucoup de mal à apprendre.
  • La capacité de coordination : sans celle-ci, les gestes sont maladroits, les mouvements sont lents et gauches.
  • La capacité de mémorisation.
  • La capacité de repérage dans le temps et dans l’espace : une personne qui en est privée est désorientée, ne sait pas s’y retrouver entre demain et hier, entre loin et près, gauche et droit, devant et derrière etc. Cela produit souvent de l’inquiétude.
  • La capacité relationnelle : si elle est affectée, cela provoque une difficulté d’intégration dans un groupe, notamment.
  • La capacité de communication : si celle-ci est perturbée, les personnes ont des problèmes de relation avec les autres, elles ne savent pas comment entrer en communication, comment gérer la relation avec quelqu’un d’autre.
  • La capacité à apprécier la valeur de l’argent : sans cette capacité, comment acquérir de l’autonomie, pouvoir faire ses courses, vivre au quotidien ?
  • La capacité à faire des choix et/ou décider : si une personne a des troubles de cet ordre, elle est très handicapée car elle ne peut pas acquérir de sécurité et le minimum d’autonomie dans sa vie personnelle.

Ces différents aspects sont liés les uns aux autres. Toutefois, selon la manière et l’intensité avec laquelle telle ou telle de ses capacités est atteinte, une personne handicapée mentale peut comprendre et réussir des choses tout à fait inattendues, alors que dans d’autres domaines, elle est complètement incapable : on dit qu’elle a un retard mental hétérogène. C’est le cas de nombreuses personnes souffrant de handicap mental. Mais on ne s’en aperçoit pas toujours car cette hétérogénéité est méconnue, et l’on ne sait pas toujours chercher leurs compétences là où elles sont préservées.

Bien sûr, selon l’intensité avec laquelle leurs différentes capacités sont atteintes, les personnes sont, globalement, plus ou moins déficientes dans leur vie quotidienne. La nomenclature officielle des déficiences, incapacités et désavantages n’est pas satisfaisante car elle définit quatre degrés de retard mental qui varient de léger à profond, sans tenir compte de l’hétérogénéité dont nous venons de parler.

Ainsi, le handicap mental, ou déficience intellectuelle, ne se guérit pas. Mais l’enfant qui en est affecté possède néanmoins des compétences, parfois inattendues. Une action éducative, thérapeutique et pédagogique adaptée peut réduire les conséquences de son handicap. Elle permet à cet enfant qui est aussi un adulte en devenir d’acquérir, malgré les limites que lui impose sa maladie, la plus grande autonomie possible.